Une bactérie lactique stimule la croissance de souris

Illustration des bactéries dans la lumière intestinale. ©Getty - KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRARY
Illustration des bactéries dans la lumière intestinale. ©Getty - KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRARY
Illustration des bactéries dans la lumière intestinale. ©Getty - KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRARY
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Au menu du journal des sciences : la croissance de souris stimulée par un probiotique, des chiens errants génétiquement différents à Tchernobyl, le nouvel échec d’un lanceur spatial japonais et des bourdons apprennent à leurs congénères à résoudre des puzzles.

La bactérie en question est une bactérie lactique, qui fait partie de la famille des Lactiplantibacillus plantarum. On les retrouve dans les produits laitiers et dans certains produits fermentés. Parfois elles sont utilisées comme probiotiques. Mais la souche qui nous intéresse ici, WJL, a été découverte il y a 10 ans dans le microbiote d’une petite mouche, la drosophile.

Une bactérie qui stimule la croissance

Sa présence a une influence sur la croissance de cet animal. Les scientifiques ont donc voulu savoir si cette bactérie pouvait avoir les mêmes effets chez un animal plus complexe, un mammifère, en l'occurrence la souris. En diminuant l’apport protéique sur le long cours, ils ont créé un modèle animal de sous-nutrition chronique. Les souris sont donc plus petites, leur croissance osseuse est réduite, et elles prennent bien sûr moins de poids. Des effets semblables à ceux retrouvés chez les humains.

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Pour caractériser l’effet de cette bactérie sur la croissance, les souris étaient placées dans deux groupes : l’un recevant un placebo, soit seulement une boisson sucrée et un second recevant le traitement, soit une boisson sucrée supplémentée avec la souche bactérienne. Et cela chaque jour, pendant plusieurs semaines.

Résultat, ce traitement probiotique stimule la croissance des souris. Leur poids a augmenté de 10 % et leur taille de 4. Et second résultat, cette fois sur le mécanisme moléculaire : les cellules intestinales capteraient une molécule provenant de la paroi de la bactérie.

Entretien avec François Leulier, directeur de recherche au CNRS, à l’institut de génomique fonctionnelle au sein de l’ENS de Lyon… il est l’auteur principal de cette étude parue dans Science.

LES MATINS DE CULTURE - 852 JDS /02 ITW Francois LEULIER

1 min

L'étude de chiens errants irradiés par l’explosion de la centrale de Tchernobyl

Pour mener ces travaux parus dans Science Advances, des scientifiques ont prélevé des échantillons sanguins de près de 300 chiens errants. Certains se trouvant à proximité immédiate de la centrale, d’autres à 15 km et d’autres encore à 45 km. Trois localisations différentes pour estimer les conséquences à long terme des radiations.

Premier résultat, plus les chiens sont proches de l'épicentre, plus leur sang présente des traces de césium 137… un radioélément toxique pour l’organisme. Un taux 200 fois plus élevé pour les animaux vivant proche de la centrale par rapport à ceux se situant à 15 km de là... Et second résultat, les trois populations sont génétiquement distinctes.

Cela ne signifie pas que les génomes des chiens ont été directement modifiés par les radiations… mais que, contrairement à ce que les autorités craignaient dans les années 80, ces chiens ne sont pas déplacés, ils sont restés isolés. Maintenant que les chercheurs et chercheuses ont ce groupe de référence unique, ils vont pouvoir analyser de manière plus précise les effets à long terme d’une exposition chronique aux radiations sur la santé de ces chiens.

Le nouveau lanceur spatial japonais a raté son décollage

Mardi, la fusée a reçu l’ordre de s’auto-détruire une dizaine de minutes après son lancement. C’est le deuxième échec d’affilié qu’essuie la JAXA, l’agence spatiale japonaise, sur cette nouvelle génération de lanceurs spatiaux, les fusées H3.

La fois dernière, à la mi-février, le lanceur n’était pas parvenu à décoller à cause d’un problème sur les propulseurs d’appoints. Cette fois, l’origine de la défaillance est -pour le moment- encore inconnue. Cette fusée doit permettre au Japon d’assurer des lancements de satellites commerciaux plus fréquents et moins coûteux, et ainsi rivaliser avec le lanceur Falcon 9 de Space X. Le Japon reste néanmoins capable d’envoyer des satellites dans l’espace avec la gamme précédente de lanceur.

La Méthode scientifique
58 min

Des bourdons apprennent à leurs congénères à résoudre des puzzles

C’est une expérience menée par la Queen Mary University of London et dont les résultats sont publiés dans PloS Biology .

Le dispositif est simple : une boîte ronde, transparente, dans lequel il y a un rond jaune. Dans ce rond jaune, il y a une récompense, une petite goutte d’eau sucrée. Cette boîte de pétri est enchâssée dans une autre, donc pour atteindre la récompense, il faut faire tourner le couvercle grâce à des petits modules. Soit en poussant un module rouge, vers la droite, soit un module bleu, vers la gauche. La couleur a peu d’importance, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a différentes façons d’ouvrir cette boîte, différentes techniques.

Les bourdons parviennent avec de l’entraînement à atteindre la récompense. Mais ce n’est pas le but de l’expérience. Le but est d’étudier si ces bourdons sont capables de transmettre cet apprentissage à leurs congénères. Pour cela, il a fallu mettre en présence des bourdons qui avaient appris avec des bourdons naïfs. D’abord, ils observent et ensuite ils se mettent à ouvrir le puzzle.

Résultat, les chercheurs et chercheuses ont constaté que les bourdons nouvellement apprenant choisissent la même méthode que celle qu’ils ont observée, et donc apprise… et que ce savoir se répand au sein de la colonie, dans 98 % des cas avec la même technique. Alors que les bourdons laissés seuls pour apprendre par eux-même était beaucoup moins efficace pour ouvrir les boîtes.

Cela démontre l’existence d’un apprentissage social fort, qui s’étend et se maintient au sein de la communauté… et que contrairement à ce qui est communément admis chez les invertébrés, cet apprentissage n’est pas de l’ordre de l'instinct.

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À réécouter : L’abeille rôde
La Méthode scientifique
58 min

Merci à François Leulier pour ses précieuses explications

Pour aller plus loin ...

L’étude sur la bactérie stimulant la croissance (Science, en anglais)

L’étude sur les chiens de Tchernobyl (Science Advances, en anglais)

Comment Tchernobyl a fait muter les chiens errants (Sciences et Avenir)

Nouvel échec pour le lanceur spatial japonais H3, ordre d'autodestruction (Le Figaro avec AFP)

Échec de la fusée japonaise : quels sont les pays capables de lancer des satellites ? (La Croix)

L’étude sur les bourdons (PloS Biology, en anglais)

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